ZOOM SUR LE RIZ

 

Pour plusieurs raisons : facilités à la cuisson, décisions politiques, valeur sur le marché mondial, symbolique d’élévation dans la société, etc… le riz a balayé la culture traditionnelle des millets. 

 

Pour prendre l’exemple de l’Inde : 

En terme de superficie l’Inde est le 1er ; en terme de quantité le second derrière la chine. En 50 ans, près de la moitié des terres où poussait le millet sont occupées par d’autres cultures, principalement le riz et le blé. Les indiens mangent 1 fois ½ moins de millet qu’il y a 50 ans. 

 

bulles de méthane dans un champs de riz
bulles de méthane dans un champs de riz

Mais cela a un coût environnemental : 

Les champs de riz inondés sont l'une des sources de méthane les plus importants au monde... (seconde source de méthane d'origine agricole après l'élevage). 

 

Dans un champ inondé Il y a absence d’oxygène, et des conditions anaérobies se développent. Cela conduit les bactéries sous le sol à rejeter du méthane dans l’atmosphère. Parce que le méthane est 20 fois plus dangereux que le dioxyde de carbone, une diminution de la production de riz contribuerait de façon effective à lutter contre le réchauffement.

 

… et est gros consommateur d’eau (3500 à 5000 litres pour 1kg de grains).

 

Et n'imaginez pas que seuls les pays verts et bien arrosés cultivent le riz : c’est une production ayant une valeur sur le marché mondial, les paysans sont prêts à dilapider leurs réserves en eau pour le produire.

Reprenons l’exemple de l’inde, où aujourd’hui  1/3 de la surface cultivée est du riz (42% de la surface céréalière). Le lien entre agriculture et consommation effrénée en eau est avéré : en 1995, 90% des régions surexploitées se situent dans 6 états qui affichent les meilleurs rendements en riz ou blé du pays. Les paysans deviennent vulnérable en cas de tarissement des puits , et ne peuvent plus rembourser leurs dettes (emprunts pour intrants et semences).

Considérant la propension actuelle des paysans à pomper inconsidérément dans les réserves en eau, on assiste à un véritable suicide écologique.

 

Quelles solutions ?

 

Il est souvent évoqué une augmentation nécessaire de la culture du riz pour faire face à la demande croissante en nourriture. (Augmenter de 60% la production de riz en 30 ans) avec une telle pression sur les ressources, n’est-ce pas pure folie ? Ne vaux-t-il mieux pas envisager une diversification des cultures en intégrant plus de millet ?

 

Le riz fait partie intégrante des nouvelles habitudes alimentaires mondiales, cela est un fait, et  il faudra aussi lui trouver d’autres modes de culture : 

  • La FAO suggère de drainer les rizières par intermittence, mais le drainage consomme 2 à 3 fois plus d’eau que la submersion continue, favorise l’émission d’un autre gaz à effet de serre (N2O) lors de la mise en eau, et est en outre difficilement applicable.
  • Le riz dit « SRI » est une solution des plus intéressantes. Il peut y avoir quelques  difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre et la technique doit être soutenue par une prise de conscience des consommateurs. 

 Il existe un producteur de riz SRI certifié bio : « Bloomagro » en Indonésie.

 

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crédit photo Sahaja Samruda
crédit photo Sahaja Samruda

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Depuis toujours Il existe des riz dit « de plaines» qui ne sont traditionnellement pas  inondés, mais cela demande plus de travail (l’inondation des champs ayant surtout pour objectif la maîtrise des mauvaises herbes). Les banques de graines en Inde font un énorme travail de conservation de ces semences.