Zoom sur le blé

 

 

De  nombreuses régions ressentent déjà les effets du réchauffement climatique.

 

Le stress hydrique : La période de floraison est très sensible aux températures supérieures à 30 degrés. Dans les pays producteurs, cette floraison se fait pendant la saison « froide », mais celle-ci est de plus en plus irrégulière. 

 

L’Inde est l’un des plus gros producteur mondial de blé. Or des scientifiques indiens ont étudié les conséquences d’une hausse des températures : Dr RK Pachauri, président de l’ « Intergovernmental Panel on Climate Change », estime qu’une élévation de 0.5 °C en hiver pourrait causer  une perte en blé d’environ 17% par hectare. Or l’on parle d’une hausse de plus de 2°C dans les 20  prochaines années….

 

Ces dernières décennies, il a moins plu en Allemagne du sud. Et les faibles précipitations se sont rapidement évaporées. En 2013,  la Bavière n’a pas connu  de printemps : ils sont passés d’un hiver froid  à un été sec. La perte en blé a parfois atteind 70% !

 

Des phénomènes météorologiques à l’autre bout de la planète peuvent déclencher une hausse des prix mondiaux et une crise alimentaire majeure (par exemple une sécheresse en Russie comme en 2010, a  failli  provoquer une hausse du prix de la baguette en Europe).

 

Dans le monde entier Il faudra s’adapter et faire des semis précoces, mais qui seront vulnérables face à un mauvais printemps.

Des solutions : recherches nouvelles variétés

 

Certains agriculteurs se tournent vers des céréales plus rustiques : amidonnier (sous-espèce de céréale appartenant au genre des blés) et épeautre (céréale proche du blé).Le rendement est cependant plus faible.

L’Institut bavarois pour l’agriculture fait des tests pour savoir si les blés du proche Orient pourraient s’acclimater (ces blés ont une « barbe » plus longue, qui capte la rosée matinale). Mais ils sont habitués à des sols secs et pauvres en nutriments. Confrontés à de plus fortes précipitations et à des sols plus riches, ils développent des maladies. Des essais d’hybridation entre l’orge (qui résiste un peu mieux à la sècheresse) et les blés sont aussi réalisés.

 

L'Institut pour la biodiversité de Thünen-Brunswick (Basse-Saxe)
L'Institut pour la biodiversité de Thünen-Brunswick (Basse-Saxe)

Mais ces plantes devront subir une situation nouvelle en 2050

 

L'Institut pour la biodiversité de Thünen-Brunswick (Basse-Saxe) met les plantes dans la situation qu’elles devront affronter en 2050 : un taux 2 fois plus élevé en CO2 et des températures supérieures à 30 degrés. Certes, une augmentation en CO2 stimule la croissance, mais la température élevée affecte gravement les plants.

 

Diversifier avec les millets est une sécurité supplémentaire.

L’alimentation actuelle basée sur le blé dépendra des fluctuations de prix sur le marché mondial, ce qui aggravera la situation des pays déjà fragilisés.

Il est important de se tourner dès maintenant vers des variétés de blés dites « paysannes ». Et de les associer aux millets, qui peuvent prétendre affronter plus sereinement  une augmentation du CO2 et des températures.