ZOOM SUR LE MAÏS
Le changement climatique est déjà visible dans toute l'Europe
La dernière décennie (2002–2011) a été la plus chaude jamais enregistrée en Europe. Au cours des 50 dernières années, force est de constater une nette aggravation du manque d’eau dans plusieurs régions du sud de la France. Même en Bretagne la saison des étiages (déficit en eau dans les rivières) a tendance à commencer de plus en plus tôt. Il est très probable que les années sèches soient considérées comme normales en 2070.
L’irrigation principale consommatrice en eau
En été en France, jusqu’à 79 % de l’eau est consommée par l’agriculture. L’irrigation est concentrée sur trois mois, qui coïncident généralement avec les périodes d'étiage des cours d'eau, et profite principalement au maïs.
Le maïs gourmand en eau au moment où elle est le moins disponible
Sur un cycle de culture, rapportée à un pied de maïs, cette consommation équivaut à 74 litres(50 bouteilles d' 1 litre ½), soit 4,5 millions de bouteilles à l’hectare!
Les besoins en eau du maïs sont particulièrement importants dans les 40 à 60 jours qui encadrent la floraison femelle. Cette période se situe en moyenne, entre mi-juin et mi-août. Or c’est précisément le moment où lapluviométrie est faible (en Centre-Ouest, en moyenne de l'ordre de 130 mm, et 1 année sur 5 : moins de 50 mm)
Une politique de subvention à l’irrigation
Pendant longtemps les agriculteurs ont reçu de fortes subventions qui leur ont permis d’investir dans des systèmes d’irrigation. Le cadre institutionnel était alors peu contraignant.
Suite au « Plan d’Adaptation au Changement Climatique », des mesures ont été prises dès 2011 pour réduire les autorisations de captage d’eau.
De coûteuses « réserves de substitution », qui pérennisent l’agriculture intensive
Mais, dans un même temps, un projet de réserves en eau de 90 millions d’euros (subventionné à hauteur de 70% par l’Etat) a été mis en place. Ces immenses étangs artificiels seront remplis en hiver par pompage dans les nappes et les rivières. Ne faut-il pas au contraire chercher à préserver ces ressources ?
pour approfondir le sujet du Stockage de l'eau, maïs, sécheresse et climat: l'expertise de Benoît Biteau
A voir : « Pour quelques grains d’or »DVD de David Briffaud et Fabien Mazzocco, 2009, Lilith production.
Retour à des semences traditionnelles
Des actions sont menées au sein du réseau Semences Paysannes pour sauvegarder des variétés de maïs traditionnel. Elles tout à fait adaptées à une agriculture biologique avec faible intrant.
Les variétés de maïs sous forme naturelle (variétés anciennes) ont l’avantage d’être classées de type C4, et les associer aux millets pourrait permettre à l’agriculture de demain de mieux contrer les effets du réchauffement.
Le travail du Réseau Semences Paysannes
Des cultures plus économes en eau
Le maïs a été adapté en France à grand renfort d’hybridations. Son introduction a été une décision politique (influencée par l’agriculture américaine), et facilitée par une utilisation pratique sous forme d’ensilage pour nourrir les animaux.
Le sorgo peut être un complément, ou même une alternative au maïs pour l’alimentation animale. Il faut pour cela former les paysans – trop souvent frileux aux changements… Les subventions devraient être réorientées dans ce sens….